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Kakukaku Shikajika – l’autobiographie d’Akiko Higashimura

Slice-of-life : littéralement traduit par tranche de vie, c’est un genre de récit focalisé sur des petites périodes de la vie d’une personne, caractérisées par un événement particulier, anecdotique ou capital.

« Loin de conter une histoire de méduses, l’auteur de Princess Jellyfish, de son vrai nom Akiko Hayashi, nous raconte son histoire, ses déboires et tous les événements qui l’ont menée à devenir ce qu’elle est aujourd’hui. Ainsi, tout commence au lycée, au moment fatidique où elle rencontre un certain Kenzou Hidaka, professeur d’arts au tempérament bien trempé… »

Se livrer à l’exercice de l’autobiographie est une chose difficile, mais réussir à le rendre vivant et captivant sans pour autant trop nous noyer dans le mélodramatique pathétique, c’est un exploit qu’Akiko Higashimura a réussi à mener avec brio.

Totalement différent d’un Bakuman qui narre l’histoire fictive et parfois délirante de deux jeunes mangakas qui découvrent le monde de l’édition, Kakukaku Shikajika est un manga typé slice of life. On aborde le quotidien d’Akiko, de son rapport à l’art, d’où lui est venue son envie d’être mangaka. Elle rend aussi hommage à son professeur, ce fameux Hidaka-sensei. Jouant avec le genre, Akiko Higashimura mélange à son récit des petits « flashforwards » de nos jours afin d’enrichir son récit et marquer le fait que cette histoire est réelle, bien que racontée par une trentenaire un peu fofolle. Le récit est très frais grâce à l’humour qui ponctue chaque chapitre.

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A gauche : Kenzou Hidaka, à droite : Akiko Hayashi

Mais plus que de savoir comment elle devient une mangaka, l’auteur parvient à nous émouvoir.
L’un des fils conducteurs de cette autobiographie est sa relation de maitre à élève avec Hidaka. On sent toute la mélancolie qu’éprouve l’auteur en se remémorant ces souvenirs d’un autre temps.
Ce qui mène à se poser énormément de questions sur ce qu’est advenu de cet homme, dont la passion pour l’art a influencé notre « héroïne » tout au long de sa carrière.
L’auteur joue avec nous sur ce point et coupe souvent court aux « flashforwards » pour éviter de nous en dire plus.

Pour ma part, je connaissais déjà l’auteur avec la série : Kuragehime (titre japonais de Princess Jellyfish). Mais même sans connaître ses autres oeuvres, ou bien l’auteur elle-même, Akiko Higashimura nous livre un manga mature, très plaisant à suivre.

Démarré en 2012 et toujours en cours, 4 tomes sont sortis au Japon.
Etant un manga peu connu, je ne peux que recommander de lire l’ensemble des chapitres en anglais chez Hachimitsu Scans, qui font un excellent travail de traduction ! 

Zure, une gribouilleuse pro, un peu trop sentimentale parfois.

Himegoto : Juukyuusai no seifuku

« Himegoto : Juukyuusai no seifuku suit l’histoire de trois étudiants : Yuki, un garçon manqué qui ne peut se sentir femme que lorsqu’elle porte sa jupe de lycéenne; Mikako, une fille innocente le jour et qui vend son corps la nuit; et Kaito, un jeune homme très populaire mais qui aime se travestir en secret. Alors qu’ils entament leurs plus belles années, le quotidien va les rattraper et faire croiser leurs routes. »

! Attention ! : Cette oeuvre est NFSW et est uniquement recommandée pour un public mature.

A vrai dire, je suis tombée par hasard sur ce manga de Minemami Ryo. C’est en faisant un tour sur ma plateforme de lecture en ligne préférée dans l’espoir d’avoir un nouveau chapitre de Horimiya ou d’Ao no Exorcist -Blue Exorcist- que j’ai découvert Himegoto.

Attirée au premier abord par les dessins notamment par leur jaquette, les thèmes abordés par Himegoto : Juukyuusai no seifuku sont quelques peu « originaux », entre l’indécision de Yuki qui n’arrive pas à s’affirmer en tant que femme, les plaisirs malsains de Mikako ou la manière d’aborder le travestissement du personnage de Kaito. Tout est soigné dans cette série.

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Le garçon manqué : Yuki
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L’ « innocente » : Mikako
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Le travesti : Kaito

Même si après le 1er chapitre, on peut se demander : « Mais qu’est-ce que je viens de lire ?!« . On reste intrigué de savoir où cette histoire va nous mener, surtout passé l’introduction des trois personnages. Leurs interactions font parfois sourire, au vu des quiproquos qui vont s’enchaîner.

En tout cas, si on passe outre les diverses scènes de sexe pas tout à fait gratuites, les problèmes de notre trio peuvent parfois sembler surréalistes pour nous, les occidentaux. Il peut être difficile de s’assimiler à ces protagonistes assez inhabituels dans un certain sens.
Mais d’un autre côté, même si ce n’est qu’une oeuvre de fiction, il faut se dire qu’en lisant Himegoto : Juukyuusai no seifuku, on pénètre dans des thématiques qui miroitent une face plus « sombre » du Japon qui n’est pas forcément connue de tous : la prostitution des jeunes adolescentes notamment.

En connaissant ces éléments, on peut déduire que cette oeuvre n’est pas à la portée de tous. Et je ne peux que conseiller d’avoir une bonne connaissance de la culture pour pouvoir vraiment bien profiter de ce portrait subtil de ces trois jeunes adultes dans le flou surtout quand ils vont devoir se remettre en question.

Comme quoi, le hasard peut parfois bien faire les choses en me faisant découvrir cette série grâce à sa jaquette ! Cela dit, je suis assez captivée par l’intrigue, enfin surtout curieuse d’où ça va nous mener.

Pour ceux qui aimeraient découvrir cette oeuvre, je n’ai hélas pas de liens en français, mais je peux vous proposer un lien vers « Megchan’s scanlations« , la « team » m’a fait découvrir cette série. En fait, c’est le fruit d’une collaboration entre plusieurs teams et personnes (Megchan’s Scanlations + Krim + Kurokishi Scans (+ Kidu’s Scanlations pour les chapitres 1 à 11) d’où la lenteur de diffusion.

En terme de traduction, on est quasiment à la fin du 2ème tome, quand 6 tomes sont parus pour le moment. Ce qui laisse encore une certaine marge avant de rattraper le Japon… Patience donc !

Pour finir :
Oui, les mangas, ce n’est pas que de la baston ou des adolescentes en chaleur. Et oui, je lis des choses qui peuvent contenir des scènes assez explicites (sans que ça devienne un hentaï*, faut pas abuser quand même). Vous êtes prévenus :)

Zure, une otaku qui aime des oeuvres… originales.

Umineko no naku koro ni – un sound novel d’exception

Visual novel (VN en abrégé) : un type de jeu vidéo quasi-exclusivement connu au Japon, souvent assimilé à un « roman interactif » en image et son.

Un beau jour, après avoir testé un premier visual novel traduit par des français, j’ai fini par franchir le pas et commencé à lire les visual novels en anglais (c’était en 3ème, de souvenir). J’avais d’ailleurs commencé par Fate Stay/Night, un VN célèbrement connu pour son histoire qui sort des carcans des jeux pour adultes.
Puis, au vu de l’engouement d’une amie pour Umineko no naku koro ni,  Et  j’ai décidé de le commencer après avoir téléchargé le patch anglais sur Witch Hunt.
N’ayant pas encore vu Higurashi no naku koro ni – Le sanglot des cigales –  à l’époque, je me demandais si ça allait me plaire car les loli meurtrières, c’était pas trop ma tasse de thé. Par précaution, je jette un oeil au synopsis.

« Octobre 1986, toute la famille Ushiromiya se réunit sur l’île de Rokkenjima en vue de discuter de l’héritage colossal que va laisser Kinzo, le patriarche redouté par tous. Si tout se passe bien au départ, une tempête se lève et empêche les 17 résidants de quitter les lieux.
Peu après, des meurtres étranges liés à la légende de la Golden Witch Beatrice se produisent… »

Du mystère ? Des meurtres ? Des huis-clos ? De la magie ?! Mais c’est pile mon genre de lecture ! (Oui, je peux faire peur).

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Du sang dans Umineko. Vous verrez, vous retrouverez souvent cette image~

Cette série de VN a démarré en 2008 et s’est terminé en 2010, elle est découpée en 2 arcs principaux qui se composent de 4 épisodes chacun, la première partie introduisant le mystère ainsi que les personnages et la deuxième partie donnant des éléments de réponses :

– Episode 1 : Legend of the Golden Witch
– Episode 2 : Turn of the Golden Witch
– Episode 3 : Banquet of the Golden Witch
– Episode 4 : Alliance of the Golden Witch

– Episode 5 : End of the Golden Witch
– Episode 6 : Dawn of the Golden Witch
– Episode 7 : Requiem of the Golden Witch
– Episode 8 : Twilight of the Golden Witch

07th Expansion, les créateurs d’Umineko, on a conçu et pensé ce VN en tant que Sound Novel, plus que « Visual ». Les dessins étant très basiques car réalisés par Ryukishi 07, le scénariste. Il faut avouer que son trait est quelque peu… particulier, on voit qu’il est loin d’être un illustrateur de profession. Mais avec l’habitude, on s’y fait (et on finit par les aimer).

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A droite : Battler, le protagoniste « principal » de cette histoire.
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Les cousins de Battler : Georges, Maria, Jessica (de gauche à droite).

Tandis qu’à côté, la bande-son a reçu un soin particulier. Divers artistes ont collaboré pour nous livrer une pléthore de musiques enivrantes qui collent à la perfection aux événements décrits que ce soit dans les moments de stress ou dans les moments joyeux.
Je me souviens encore des frissons qu’un « combat » m’a procuré à la lecture rien qu’à l’écoute du morceau dédié.

  

Avec sa notoriété grandissante, la série a connu une adaptation en anime (qui n’était pas fameuse selon moi), une réédition avec de plus « beaux » dessins et un doublage des dialogues sur PS3/PSP et mobile au Japon, ainsi que divers mangas couvrant chacun un épisode.

Conclusion :
Je ne le recommanderai pas ce jeu en tant 1er VN à lire, surtout pas en anglais. Pour tout vous dire, ce doit être l’un des VN les mieux écrits auxquels j’ai pu être confrontée à ce jour, le vocabulaire étant très fourni et on a peu de phrases qui servent juste à remplir la page (oui, Fate Stay/Night, je m’adresse à toi et à tes descriptions à la Stendhal). Cependant, je remercie et félicite la team de traduction qui a dû adapter tout ce texte avec brio, grâce à eux, j’ai pu découvrir un petit bijou de roman « interactif ».

Umineko no naku koro ni est une oeuvre qui a réussi à me captiver de bout en bout, avec un casting très fourni en personnages. Même si le second arc m’a paru moins bien rythmé et globalement plus WTF, avec notamment une fin qui peut diviser les foules.
C’est une aventure à tenter si on aime sortir des sentiers battus des histoires à l’eau de rose où le héros doit conclure avec une des demoiselles du jeu.

Par contre, une recommandation avant tout : persévérez au moins jusqu’à la fin de la 1ère journée, car il est vrai que l’introduction est assez longue et parfois un peu ennuyante !

Sherlock Zure, une passionnée de mystères en tout genre surtout quand il y a des meurtres en huis-clos.

Angry Birds – epic or not ?

Étant fan de RPG, et étant curieuse du mélange Angry Birds avec ce genre que j’apprécie tant, j’ai testé Angry Birds : EPIC.

Sans dénaturer l’univers d’origine, on se retrouve à devoir, encore une fois, fracasser des cochons verts transgéniques qui ont kidnappé les oeufs que notre piaf rouge protégeait.

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Ecran de combat dans Angry Birds Epic

Moi qui craignais du tour par tour à la Final Fantasy / Dragon Quest like en moins bien, je n’ai pas été déçue en terme de « gameplay » : Rovio utilise convenablement l’écran tactile pour lancer nos attaques, nous protéger, etc.
Bon en même temps, j’admets que je n’ai pas joué à énormément de RPG sur smartphone, donc difficile de faire beaucoup de comparaison. (À la place, j’ai préféré entrer en guerre avec mon ex-coloc pour savoir qui aura le plus de belles cartes dans Ayakashi, un jeu totalement vide d’intérêt si ce n’est pour ses illustrations).

Si dans sa mécanique, le jeu se complexifie un minimum lors de l’arrivée des autres personnages, ce qui rend les joutes plus intéressantes, il reste très simple.
Et malgré toutes les tentations parsemées sur le chemin pour que le joueur passe à la caisse pour des petits items tels que les objets de craft ou des pièces, on peut y résister si on est un minimum patient et qu’on a la motivation de refaire des combats à la pelle.

Du premier abord, de par sa facilité, j’ai la sensation que contrairement à la majorité des Pay-to-Win déguisés en Free-to-Play (F2P), ce Angry Birds Epic a plutôt bien équilibré le bonus procuré par ces items payants.

Mais ! Là où le bat blesse, c’est qu’ils forcent un peu trop le joueur à lier le jeu à Facebook | Google + | Rovio Account et compagnie.
De ce fait, outre les chargements assez longs (celui du lancement étant le pire), si on se retrouve par malheur à ne pas être connecté sur Internet… Et bien, on ne peut plus jouer. (cf image ci-dessous)

Angry-Birds-offline
Voici l’écran sur lequel on débarque quand on est dans le métro…

Conclusion :

Angry Birds Epic est un petit RPG surfant sur la popularité de la série mère, et ma foi, il est bien sympathique à parcourir… quand on a une connexion internet à la maison.
Néanmoins, malgré une réalisation de haute facture dans un monde bien coloré, j’aurais peut-être apprécié d’avoir des temps de chargement moins longs. (Et une histoire qui dépasse la taille d’un timbre-poste ? Mais je crois que c’est trop demander là.)

Retrouvez Angry Birds Epic
Sur le Play Store (Android)
Sur l’App Store (iOS)

Zure, une fille qui aimait trop les RPG.