Archives de catégorie : Mangas

Ansatsu Kyoushitsu – assassinons dans la joie et la bonne humeur

Magazine de prépublication : au Japon, tous les mangas paraissent chapitre par chapitre dans des magazines afin de jauger leur popularité. Si l’oeuvre ne trouve pas son public, elle s’arrête purement et simplement. Dans le cas contraire, les chapitres sont compilés en « tanbôkon », le format en tome que nous connaissons en France.

« Quelle serait votre réaction si vous aviez pour tâche de tuer votre professeur avant la fin de l’année scolaire afin d’empêcher la destruction de la Terre ?
Dans Ansatsu Kyoushitsu, les élèves de la classe 3-E du collège Kunugigaoka ont la lourde tâche de défendre leur planète face à un professeur très particulier… Korosensei, une créature tentaculaire qui se déplace à Mach 20 ! »

Ansatsu Kyoushitsu (ou Assassination Classroom en France) vous plonge dans le quotidien d’une classe d’apprentis assassins chapeautés par leur cible au passé mystérieux.

Démarrée en 2012 dans le magazine de prépublication* Weekly Shônen Jump (le même que celui de Naruto, Bleach, One Piece et cie.)Yuusei Matsui signe avec cette série un autre succès dépassant de loin son autre oeuvre majeure : Majin Tantei Nougami Neuro.

Après 13 tomes (toujours en cours), un OAV, un film live et un jeu vidéo, Ansatsu Kyoushitsu se pare d’un anime haut en couleurs qui va être l’objet de ma critique éclair venant d’une lectrice manga.

Les plus Les moins
Personnage principal original : une créature aux 1000 talents qui sert de professeur et de cible à abattre pour une classe d'exclusTrop insistant sur le côté "brimade" (dans l'anime).
Humour très présentDesign des personnages diversifié mais... peut-être pas au goût de tous
Animation propre et soignéeManque peut-être d'un fil rouge qui nous scotche à notre écran
Style graphique prononcé, très coloréDes arcs sur certains membres de la classe E manquants
Travail des doubleurs (seiyuus) de qualité pour rendre la classe E vivanteBeaucoup moins d'intérêt pour ceux qui ont déjà lu le manga

Conclusion
À regarder si on a la flemme de commencer le manga, si on veut découvrir une histoire originale et un casting très sympathique, si on est déjà un grand fan d’Ansatsu Kyoushitsu ou de Jun Fukuyama (le doubleur de Korosensei) !

Dans l’ensemble, l’anime est une bonne adaptation, très fidèle à l’oeuvre originale tout en ajoutant sa petite patte artistique. Voir s’animer Korosensei et la classe 3-E fait plaisir. (Même si, personnellement, je n’aime pas trop la tête du « héros » Nagisa version anime…)
Le principal point noir que je soulignerais : 22 épisodes ne me semblent pas suffisants pour couvrir les derniers arcs scénaristiques du manga qui sont très importants en terme de révélations. Mais on peut toujours espérer avoir une 2ème saison, une fin originale ou se rabattre sur la version papier !

Pour visionner Ansatsu Kyoushitsu de manière légale :
La saison 1 sur AnimeDigitalNetwork pour 22€

Zure, une amatrice de takoyakis et d’histoires complètement barges.

Note 1 : Je teste un nouveau format de post + court qui alternera avec le format + complet, n’hésitez pas à me dire ce que vous en pensez.

Note 2: Vous pouvez maintenant me suivre sur Facebook / Twitter / Google+ (au choix) si vous souhaitez ne pas rater les prochains articles et suivre mes péripéties vidéoludiques/animesques ! ;)

Tonari no kaibutsu-kun – ou comment apprécier un shôjo atypique

Shôjo : désigne un type de manga principalement destiné aux jeunes adolescentes, souvent équivalent à des histoires de romances se déroulant dans un cadre lycéen japonais.

« Tonari no Kaibutsu-kun narre les péripéties de Shizuku Mizutani, une lycéenne dont la seule joie est d’étudier. Tout change dans son quotidien lorsqu’elle fait la rencontre du rebelle Haru Yoshida, l’éternel absent de la classe. D’une vie sociale au point mort, elle doit désormais faire avec un voisin de cours très farfelu. »

Aussi appelé « Le garçon d’à côté » ou « My little monster » en anglais, Tonari no kaibutsu-kun est un manga en 12 tomes (+ 1 tome bonus) imaginé par Robico. C’est une série sans prise de tête, idéale pour ceux qui veulent une histoire qui ne s’étire pas à l’infini.

[ Avant d’entamer la « critique » de cette série, je tenais à préciser que cet article fut un exercice difficile. J’ai réalisé que ce qui fait la richesse d’un shôjo, ce n’est pas forcément son scénario, qui se base sur ces éléments clés : une jeune fille tombe amoureuse d’un beau garçon et de fil en aiguille, ils finissent ensemble, fin.
Pour moi, là où un shôjo peut marquer des points, c’est la relation en elle-même, la manière dont sont traités les personnages et/ou son pitch de base. Ce sont des éléments auxquels on apporte plus d’importance que dans les mangas typés pour garçons. Bien sûr, on n’échappera pas aux stéréotypes habituels, mais on peut espérer trouver des personnages plus subtils qu’on ne le pense. ]

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Les protagonistes : Haru Yoshida & Shizuku Mizutani

Concernant Tonari no Kaibutsu-kun, c’est un shôjo sans prétention qui regroupe probablement les meilleurs éléments du genre, le tout sans temps mort ou de passages « bouche-trous » qui rallongent artificiellement le manga. Ainsi, il est très plaisant de suivre les aventures de Shizuku & Haru, mais aussi celles de leurs amis tout aussi délurés qu’eux (Natsume, Sasayan, Yamaken).

Ses principales qualités :

– L’humour fait mouche et les running-gags restent excellents sans être trop répétitifs.
– Les personnages principaux re-visitent les stéréotypes du genre, ce qui les rendent très attachants et uniques à leur manière.
– L’héroïne n’est pas une jeune fille fleur bleue en attente du baiser du Prince Charmant. Shizuku est un personnage stable, qui même en évoluant, reste fidèle à elle-même.
– Les dessins sont jolis et surtout, très constants.
– Dynamique de couple inhabituel, rafraichissant.
– Pas de rivales débiles à la langue de vipère, pas de « creux » après formation du couple principal.
– Un peu WTF par moment, mais c’est ce qui fait son charme.
– La fin est très satisfaisante, pile ce qu’il faut pour conclure l’histoire « naturellement » et sans frustration.

Ses potentiels défauts :

– Cela reste un shôjo, donc si on n’aime pas les histoires à l’eau de rose, même non conventionnelles, on est mal barré.
– Une édition française qui en fera fuir plus d’un. Même en étant une fille, c’est difficile d’acheter des tomes aussi enfantins d’apparence extérieure (c’est quoi cette typo pour gamines prépubères ?!).  Voici un petit comparatif ci-dessous :

Et pour les indécis, Brain’s Base a adapté les 16 premiers chapitres en animé (sur 56). Soit 13 épisodes + 1 épisode spécial pour vous convaincre de plonger dans l’univers de Tonari no Kaibutsu-kun.

Dernier point avant de conclure cet article, je souligne le fait que ce manga s’adresse tout autant aux filles qu’aux garçons, d’où mon coup de gueule envers Pika Edition et leurs choix de visuels pour la jaquette.
C’est un excellent manga à parcourir quand vous avez besoin d’une lecture drôle, sans frustration, avec des personnages hauts en couleurs et qui offre une vraie conclusion. Tentez l’expérience, vous ne le regretterez pas !

Zure, née sous le signe du coq dans l’astrologie chinoise.

Kakukaku Shikajika – l’autobiographie d’Akiko Higashimura

Slice-of-life : littéralement traduit par tranche de vie, c’est un genre de récit focalisé sur des petites périodes de la vie d’une personne, caractérisées par un événement particulier, anecdotique ou capital.

« Loin de conter une histoire de méduses, l’auteur de Princess Jellyfish, de son vrai nom Akiko Hayashi, nous raconte son histoire, ses déboires et tous les événements qui l’ont menée à devenir ce qu’elle est aujourd’hui. Ainsi, tout commence au lycée, au moment fatidique où elle rencontre un certain Kenzou Hidaka, professeur d’arts au tempérament bien trempé… »

Se livrer à l’exercice de l’autobiographie est une chose difficile, mais réussir à le rendre vivant et captivant sans pour autant trop nous noyer dans le mélodramatique pathétique, c’est un exploit qu’Akiko Higashimura a réussi à mener avec brio.

Totalement différent d’un Bakuman qui narre l’histoire fictive et parfois délirante de deux jeunes mangakas qui découvrent le monde de l’édition, Kakukaku Shikajika est un manga typé slice of life. On aborde le quotidien d’Akiko, de son rapport à l’art, d’où lui est venue son envie d’être mangaka. Elle rend aussi hommage à son professeur, ce fameux Hidaka-sensei. Jouant avec le genre, Akiko Higashimura mélange à son récit des petits « flashforwards » de nos jours afin d’enrichir son récit et marquer le fait que cette histoire est réelle, bien que racontée par une trentenaire un peu fofolle. Le récit est très frais grâce à l’humour qui ponctue chaque chapitre.

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A gauche : Kenzou Hidaka, à droite : Akiko Hayashi

Mais plus que de savoir comment elle devient une mangaka, l’auteur parvient à nous émouvoir.
L’un des fils conducteurs de cette autobiographie est sa relation de maitre à élève avec Hidaka. On sent toute la mélancolie qu’éprouve l’auteur en se remémorant ces souvenirs d’un autre temps.
Ce qui mène à se poser énormément de questions sur ce qu’est advenu de cet homme, dont la passion pour l’art a influencé notre « héroïne » tout au long de sa carrière.
L’auteur joue avec nous sur ce point et coupe souvent court aux « flashforwards » pour éviter de nous en dire plus.

Pour ma part, je connaissais déjà l’auteur avec la série : Kuragehime (titre japonais de Princess Jellyfish). Mais même sans connaître ses autres oeuvres, ou bien l’auteur elle-même, Akiko Higashimura nous livre un manga mature, très plaisant à suivre.

Démarré en 2012 et toujours en cours, 4 tomes sont sortis au Japon.
Etant un manga peu connu, je ne peux que recommander de lire l’ensemble des chapitres en anglais chez Hachimitsu Scans, qui font un excellent travail de traduction ! 

Zure, une gribouilleuse pro, un peu trop sentimentale parfois.

Himegoto : Juukyuusai no seifuku

« Himegoto : Juukyuusai no seifuku suit l’histoire de trois étudiants : Yuki, un garçon manqué qui ne peut se sentir femme que lorsqu’elle porte sa jupe de lycéenne; Mikako, une fille innocente le jour et qui vend son corps la nuit; et Kaito, un jeune homme très populaire mais qui aime se travestir en secret. Alors qu’ils entament leurs plus belles années, le quotidien va les rattraper et faire croiser leurs routes. »

! Attention ! : Cette oeuvre est NFSW et est uniquement recommandée pour un public mature.

A vrai dire, je suis tombée par hasard sur ce manga de Minemami Ryo. C’est en faisant un tour sur ma plateforme de lecture en ligne préférée dans l’espoir d’avoir un nouveau chapitre de Horimiya ou d’Ao no Exorcist -Blue Exorcist- que j’ai découvert Himegoto.

Attirée au premier abord par les dessins notamment par leur jaquette, les thèmes abordés par Himegoto : Juukyuusai no seifuku sont quelques peu « originaux », entre l’indécision de Yuki qui n’arrive pas à s’affirmer en tant que femme, les plaisirs malsains de Mikako ou la manière d’aborder le travestissement du personnage de Kaito. Tout est soigné dans cette série.

himegoto-yuki
Le garçon manqué : Yuki
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L’ « innocente » : Mikako
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Le travesti : Kaito

Même si après le 1er chapitre, on peut se demander : « Mais qu’est-ce que je viens de lire ?!« . On reste intrigué de savoir où cette histoire va nous mener, surtout passé l’introduction des trois personnages. Leurs interactions font parfois sourire, au vu des quiproquos qui vont s’enchaîner.

En tout cas, si on passe outre les diverses scènes de sexe pas tout à fait gratuites, les problèmes de notre trio peuvent parfois sembler surréalistes pour nous, les occidentaux. Il peut être difficile de s’assimiler à ces protagonistes assez inhabituels dans un certain sens.
Mais d’un autre côté, même si ce n’est qu’une oeuvre de fiction, il faut se dire qu’en lisant Himegoto : Juukyuusai no seifuku, on pénètre dans des thématiques qui miroitent une face plus « sombre » du Japon qui n’est pas forcément connue de tous : la prostitution des jeunes adolescentes notamment.

En connaissant ces éléments, on peut déduire que cette oeuvre n’est pas à la portée de tous. Et je ne peux que conseiller d’avoir une bonne connaissance de la culture pour pouvoir vraiment bien profiter de ce portrait subtil de ces trois jeunes adultes dans le flou surtout quand ils vont devoir se remettre en question.

Comme quoi, le hasard peut parfois bien faire les choses en me faisant découvrir cette série grâce à sa jaquette ! Cela dit, je suis assez captivée par l’intrigue, enfin surtout curieuse d’où ça va nous mener.

Pour ceux qui aimeraient découvrir cette oeuvre, je n’ai hélas pas de liens en français, mais je peux vous proposer un lien vers « Megchan’s scanlations« , la « team » m’a fait découvrir cette série. En fait, c’est le fruit d’une collaboration entre plusieurs teams et personnes (Megchan’s Scanlations + Krim + Kurokishi Scans (+ Kidu’s Scanlations pour les chapitres 1 à 11) d’où la lenteur de diffusion.

En terme de traduction, on est quasiment à la fin du 2ème tome, quand 6 tomes sont parus pour le moment. Ce qui laisse encore une certaine marge avant de rattraper le Japon… Patience donc !

Pour finir :
Oui, les mangas, ce n’est pas que de la baston ou des adolescentes en chaleur. Et oui, je lis des choses qui peuvent contenir des scènes assez explicites (sans que ça devienne un hentaï*, faut pas abuser quand même). Vous êtes prévenus :)

Zure, une otaku qui aime des oeuvres… originales.