Tonari no kaibutsu-kun – ou comment apprécier un shôjo atypique

Shôjo : désigne un type de manga principalement destiné aux jeunes adolescentes, souvent équivalent à des histoires de romances se déroulant dans un cadre lycéen japonais.

« Tonari no Kaibutsu-kun narre les péripéties de Shizuku Mizutani, une lycéenne dont la seule joie est d’étudier. Tout change dans son quotidien lorsqu’elle fait la rencontre du rebelle Haru Yoshida, l’éternel absent de la classe. D’une vie sociale au point mort, elle doit désormais faire avec un voisin de cours très farfelu. »

Aussi appelé « Le garçon d’à côté » ou « My little monster » en anglais, Tonari no kaibutsu-kun est un manga en 12 tomes (+ 1 tome bonus) imaginé par Robico. C’est une série sans prise de tête, idéale pour ceux qui veulent une histoire qui ne s’étire pas à l’infini.

[ Avant d’entamer la « critique » de cette série, je tenais à préciser que cet article fut un exercice difficile. J’ai réalisé que ce qui fait la richesse d’un shôjo, ce n’est pas forcément son scénario, qui se base sur ces éléments clés : une jeune fille tombe amoureuse d’un beau garçon et de fil en aiguille, ils finissent ensemble, fin.
Pour moi, là où un shôjo peut marquer des points, c’est la relation en elle-même, la manière dont sont traités les personnages et/ou son pitch de base. Ce sont des éléments auxquels on apporte plus d’importance que dans les mangas typés pour garçons. Bien sûr, on n’échappera pas aux stéréotypes habituels, mais on peut espérer trouver des personnages plus subtils qu’on ne le pense. ]

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Les protagonistes : Haru Yoshida & Shizuku Mizutani

Concernant Tonari no Kaibutsu-kun, c’est un shôjo sans prétention qui regroupe probablement les meilleurs éléments du genre, le tout sans temps mort ou de passages « bouche-trous » qui rallongent artificiellement le manga. Ainsi, il est très plaisant de suivre les aventures de Shizuku & Haru, mais aussi celles de leurs amis tout aussi délurés qu’eux (Natsume, Sasayan, Yamaken).

Ses principales qualités :

– L’humour fait mouche et les running-gags restent excellents sans être trop répétitifs.
– Les personnages principaux re-visitent les stéréotypes du genre, ce qui les rendent très attachants et uniques à leur manière.
– L’héroïne n’est pas une jeune fille fleur bleue en attente du baiser du Prince Charmant. Shizuku est un personnage stable, qui même en évoluant, reste fidèle à elle-même.
– Les dessins sont jolis et surtout, très constants.
– Dynamique de couple inhabituel, rafraichissant.
– Pas de rivales débiles à la langue de vipère, pas de « creux » après formation du couple principal.
– Un peu WTF par moment, mais c’est ce qui fait son charme.
– La fin est très satisfaisante, pile ce qu’il faut pour conclure l’histoire « naturellement » et sans frustration.

Ses potentiels défauts :

– Cela reste un shôjo, donc si on n’aime pas les histoires à l’eau de rose, même non conventionnelles, on est mal barré.
– Une édition française qui en fera fuir plus d’un. Même en étant une fille, c’est difficile d’acheter des tomes aussi enfantins d’apparence extérieure (c’est quoi cette typo pour gamines prépubères ?!).  Voici un petit comparatif ci-dessous :

Et pour les indécis, Brain’s Base a adapté les 16 premiers chapitres en animé (sur 56). Soit 13 épisodes + 1 épisode spécial pour vous convaincre de plonger dans l’univers de Tonari no Kaibutsu-kun.

Dernier point avant de conclure cet article, je souligne le fait que ce manga s’adresse tout autant aux filles qu’aux garçons, d’où mon coup de gueule envers Pika Edition et leurs choix de visuels pour la jaquette.
C’est un excellent manga à parcourir quand vous avez besoin d’une lecture drôle, sans frustration, avec des personnages hauts en couleurs et qui offre une vraie conclusion. Tentez l’expérience, vous ne le regretterez pas !

Zure, née sous le signe du coq dans l’astrologie chinoise.

[Update] – quelques ajouts très discrets

Geeky Zure se remplit petit à petit au gré de mes envies, avec l’espoir de faire vous découvrir de nouveaux jeux vidéo, mangas et animes.

Aujourd’hui, j’écris une petite news afin de vous annoncer l’apparition dans la barre de navigation d’un « Plan du site » qui regroupe par catégorie tous les sujets du blog pour vous faciliter la recherche et la consultation des articles précédents.

J’ai également ajouté une page « A propos » et « Zure, qui est-ce? » afin d’éclaircir la démarche derrière ce blog mais aussi de me présenter de manière plus exhaustive. (Promis, j’ai fait des efforts pour que la lecture reste agréable et ne ressemble pas à des conditions de vente !)

Enfin, des fonctions de partage sur les réseaux sociaux telles que : « liker / +1 / retweeter mes articles » sont désormais disponibles. Vous pouvez maintenant clamer votre amour pour Geeky Zure sur tous les toits ! Je plaisante, mais j’admets que ça me motive d’autant plus pour écrire.

N’hésitez pas à me faire des retours en commentaire, j’essaierai de les prendre en compte ;)

A très bientôt pour un article !

Zure, une bloggueuse qui a souvent des pannes d’inspiration.

Danganronpa : Trigger Happy Havoc

Dating-sim : diminutif de dating-simulation,  c’est un genre peu connu en Europe qui est assimilé aux jeux de drague. Le joueur développe ses relations avec les personnages à travers différents choix, ce qui a une influence au cours du jeu, mais peut aussi en déterminer la fin.

« L’histoire de Danganronpa démarre lors de la rentrée de Makoto Naegi. Il vient tout juste d’être admis à la Hope’s Peak Academy, une école réputée pour regrouper la crème de la crème de l’élite japonaise, surnommés les « Ultimate Students ». Cependant tout ne se passe pas comme prévu…

A leur arrivée, Monokuma – un étrange nounours – confine les 15 étudiants au sein de l’école. L’ours moqueur prend le pouvoir et décrète que nul ne pourra quitter le bâtiment à moins de tuer un de ses camarades ! De plus, si le reste de la classe n’arrive pas à découvrir le coupable, tous seront punis par une mort atroce quand ce dernier partira libre.

Percer tous les mystères de l’école tout en survivant aux provocations de Monokuma, la tâche ne sera pas aisée pour Makoto et les 14 autres « Ultimate students ». »

A la croisée des chemins entre un Dix petits nègres (pour l’aspect mystère à huis clos), un Ace Attorney (pour les phases de tribunal) et un Persona (pour le côté dating-sim), ce visual novel est arrivé sur la PS Vita en 2014 dans nos contrées européennes.
Réédition des versions PSP – iOS/Android limitées au territoire japonais, je ne pouvais pas passer à côté de cet OVNI qui regroupe mes genres préférés en un seul jeu !

Cependant, s’il y a la possibilité d’avoir les voix japonaises avec les textes en anglais (VOSTA), Danganronpa fait partie de la grande famille des jeux très fournis en texte mais hélas, non-traduits en français.

Malgré cette contrainte de localisation, est-ce que ce mix de genres fonctionne vraiment bien ? La réponse est oui, comme le prouve mes 29h de jeu.

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La phase exploration de Danganronpa – Source : jeuxvideo.com

L’une des premières choses qui frappe en lançant Danganronpa : Trigger Happy Havoc est le style graphique. Les menus sont très colorés et les personnages manga en 2D sont « posés » dans un décor en semi-3D. C’est un parti pris qui dynamise la direction artistique du jeu et la rend quelque peu unique.
Le portage de la PSP vers la PS Vita apporte des images en HD, bien que les décors restent globalement très vides, ce qui est un peu dommage.

Hormis l’aspect esthétique, il faut noter que le jeu est décomposé en 3 phases distinctes : la phase « dating-sim » où on apprend à connaître ses compagnons de fortune, la phase « exploration/enquête » fait souvent suite à un meurtre, puis la phase « tribunal » où il va falloir élucider l’affaire pour sauver sa peau.
Si chacune apporte son lot de dialogues et de révélations en tout genre, celle qui constitue réellement la particularité de la franchise Danganronpa est incontestablement la phase au tribunal.

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La phase tribunal, un moment toujours très tendu – Source : kotaku.com

Les phases de procès forment véritablement le coeur du jeu car ce sont des moments assez soutenus où les déclarations de chaque étudiant fusent de toute part, chacun clamant son innocence. On sent la tension monter au sein de cette petite communauté car les enjeux sont élevés.

En tant que Makoto Naegi, il nous faut utiliser les bons arguments sous forme de « truth bullet » et tirer sur les bonnes phrases, tout cela en temps limité. Au fur et à mesure que le jeu avance, des nouveaux obstacles s’ajoutent et encombrent l’écran de manière à ajouter du piquant. Etonnamment, toutes les touches de la PS Vita sont utilisées, chose que je n’aurais pas imaginée pour un visual novel.

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Les procès mouvementés de Danganronpa – Source : jeuxvideo.com

Loin de se cantonner à ces phases de réflexion en temps limité, le procès est agrémenté de mini-jeux tels qu’un pendu pour élargir la liste des arguments, ou un jeu de rythme qui permet de se confronter directement à un des personnages.
Un peu difficile d’approche au départ car déroutants, on s’y fait bien à la longue. Ces passages permettant de casser la routine lors d’un procès de manière originale.

Une fois la reconstitution du crime réalisée, Monokuma prononce le verdict et… PUNISHMENT TIME! Une cutscene se lance, le ou la coupable est alors exécuté(e) publiquement d’une manière assez burlesque et glauque à la fois.

Chaque procès est noté selon nos performances (temps, nombre de ratés) et nous offre des Monocoins, monnaie du jeu qui permet d’obtenir des cadeaux à offrir aux autres personnages lors des phases dating-sim.

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Monokuma, un être sadique et mignon à la fois

En ce qui concerne les personnages, ils sont très stéréotypés. On décèle en un clin d’oeil le profil de chacun : entre l’otaku hardcore, le délinquant, la gothic lolita, la sportive un peu simplette et la timide écrivaine. Le casting est très hétéroclite, ce qui permet de contenter tous les profils de joueurs.

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Le casting de Danganronpa – Trigger Happy Havoc au grand complet

Bien que servi par un magnifique charadesign (les demoiselles sont encore une fois mieux loties), on ne dispose pas d’assez de temps pour approfondir nos relations avec tout le monde en une fois. D’autant plus que la mort frappe très régulièrement notre groupe d’étudiants. Il faudra ainsi refaire le jeu plusieurs fois pour pouvoir récupérer toutes les compétences spécifiques offertes par nos nouveaux amis.

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Je ne plaisantais pas quand je parlais de jeu de gestion lors du « School mode » – Source : jeuxvideo.com

Heureusement, cette mouture PS Vita possède un « School mode » débloqué après avoir fini le jeu principal. Sans le contexte de meurtres imposés, le joueur peut librement développer ses relations et glaner les skills manquants, tout en gérant les requêtes de Monokuma sous la forme d’un jeu de gestion. Un bonus agréable qui ajoute quelques heures supplémentaires à un contenu déjà conséquent.

Conclusion :
Un très bon jeu où l’ambiance mystérieuse est prenante. Fait notable : l’histoire est bien gérée jusqu’au bout. L’enrobage n’est pas en reste : le charadesign est très joli et les interfaces sont très travaillées. La durée de vie est assez conséquente pour un jeu du genre, sans compter l’inclusion d’un mode complet supplémentaire.
Une des choses que j’ai le plus apprécié : les phases de procès. Tellement sur-vitaminées qu’elles dépassent en intensité les procès d’un Ace Attorney (et il faut le faire).

A côté, si on excepte la relative facilité du jeu (même lorsqu’il est facile de se mélanger les pinceaux lors des argumentaires), les phases d’exploration et de dating-sim pêchent légèrement. Elles paraissent trop lentes comparativement aux phases tribunal.
Un autre point négatif d’importance : il est difficile de s’attacher à tous les personnages, mais c’est hélas intrinsèquement lié à l’histoire.

Et dernier point, le vocabulaire employé n’est pas forcément le plus compliqué, mais il vous faudra tout de même un bon niveau d’anglais pour pouvoir apprécier pleinement l’expérience Danganronpa : Trigger Happy Havoc.

Pour ceux qui ont accroché à ce jeu, une suite est déjà disponible sur PS Vita : Danganronpa 2 – Goodbye Despair.

Zure, une disciple de Sherlock Holmes aux penchants moe-macabres.

 

Video Games Live – j’y étais

Un peu tardivement, mais je tenais à poster ce petit article car j’ai remarqué que le Video Games Live manquait un peu d’amour en France en terme de couverture « médiatique ».

Petite précision : dû au côté généraliste du sujet, beaucoup de noms seront cités avec un lien Wikipedia afin d’enrichir votre culture vidéoludique.

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VGL – Avant d’entrer dans la salle du Palais des Congrès

Le Mercredi 5 Novembre 2014 marquait le retour de la tournée du Video Games Live en France après plus de 4 ans d’absence.

Tout d’abord qu’est-ce que le VGL ? C’est un spectacle de 2h30 consacré aux plus beaux morceaux de musique de jeux vidéo mêlant orchestre et guitare électrique face à une foule de gamers organisé par un passionné : Tommy Tallarico, compositeur et musicien (Earthworm Jim, Prince of Persia, Tony Hawk’s Skater Pro, Advent Rising entre autres).

Que ce soit des titres récents ou des grands classiques, on ne ménage pas les fans qui sont caressés dans le sens du poil : Metal Gear Solid, Sonic, Final Fantasy, Assasins’s Creed, pour les titres plus connus.

Point à noter : la setlist (programmation) est variable d’une ville à une autre. Le VGL passe par Facebook pour sonder quels sont les morceaux que les fans aimeraient entendre.

Pour Paris, ils ont expressément joué du Assassin’s Creed IV – Black Flag et du Tales of Monkey Island, chose qui n’avait jamais été accordée à la France jusque là !

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L’entracte au VGL – on a un écran de loading nous indiquant le temps de la pause.

Entre quelques interventions très dynamiques de Tommy Tallarico boostant le public parfois un peu mou, nous apprenons qu’Emmanuel Fratianni, le chef d’orchestre de cette tournée européenne était francophone.

De nombreux invités spéciaux agrémentaient ce grand show.

Random Encounter, un groupe de rock venu tout droit des Etats-Unis. nous a agréablement surpris avec leur medley de The Legend of Zelda (Chant des tempêtes~) et leur reprise de la musique de combat de FFVII. Avoir un lead accordéoniste faisait son petit effet dans la salle.

Mais l’un des points d’orgue de la soirée fut la musique de Journey orchestrée par son propre compositeur : Austin Wintory, un homme très jovial et prompt à partager ses anecdotes amusantes sur la création du jeu.

Riva Taylor a prêté sa voix lors de Journey, mais a aussi pu nous interpréter en live son dernier single : le thème officiel du dernier Assassin’s Creed Unity.

Après ce rapide tour de table des différents acteurs du Video Games Live à Paris, c’est sans transition que je tenais à souligner le contact très proche entre le public et toutes ces personnes sur les réseaux sociaux mais aussi en vrai !

VGL-Twitter-AceAttorney
Et oui, j’ai twitté lors de l’entracte et on m’a répondue ! Ps : ne vous moquez pas de mon anglais T_T
VGL-Facebook
Post sur Facebook du VGL

Car bon… avec mes amis, on a un peu attendu après la fin du spectacle, histoire de voir si on pouvait vraiment rencontrer tout ce beau monde. Et ce fut le cas. On a eu la sacré chance d’être parmi les premiers à leur demander des autographes.

C’était la première fois que je rencontrais des célébrités / artistes d’aussi près. On a pu échanger quelques mots avec eux. Très disponibles, ils étaient curieux de savoir si on avait bien apprécié la soirée, quels étaient nos moments forts du VGL, etc.

A ce propos, Tommy Tallarico m’a répondue de manière plus exhaustive sur la future présence de Ace Attorney : le bébé est en route mais nécessite encore du travail !

Si la magie du VGL m’ a enchantée, je regrette tout de même qu’une partie du public français ne semblait pas vraiment « in » (surtout autour de nous, on osait pas trop pousser la voix par moment car les gens étaient visiblement peu enthousiastes) et que par moment, les enceintes grésillaient un peu…
Mais cela ne change rien au fait que je compte sur le fait qu’ils passent nous revoir l’année prochaine ;)

Même s’il ne reste plus beaucoup de temps (voire plus du tout), je conclus cet article sur le projet Kickstarter du Video Games Live : si vous aimez la musique, soutenez-les !

Zure, une gameuse qui apprécie de belles musiques.