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Danganronpa : Trigger Happy Havoc

Dating-sim : diminutif de dating-simulation,  c’est un genre peu connu en Europe qui est assimilé aux jeux de drague. Le joueur développe ses relations avec les personnages à travers différents choix, ce qui a une influence au cours du jeu, mais peut aussi en déterminer la fin.

« L’histoire de Danganronpa démarre lors de la rentrée de Makoto Naegi. Il vient tout juste d’être admis à la Hope’s Peak Academy, une école réputée pour regrouper la crème de la crème de l’élite japonaise, surnommés les « Ultimate Students ». Cependant tout ne se passe pas comme prévu…

A leur arrivée, Monokuma – un étrange nounours – confine les 15 étudiants au sein de l’école. L’ours moqueur prend le pouvoir et décrète que nul ne pourra quitter le bâtiment à moins de tuer un de ses camarades ! De plus, si le reste de la classe n’arrive pas à découvrir le coupable, tous seront punis par une mort atroce quand ce dernier partira libre.

Percer tous les mystères de l’école tout en survivant aux provocations de Monokuma, la tâche ne sera pas aisée pour Makoto et les 14 autres « Ultimate students ». »

A la croisée des chemins entre un Dix petits nègres (pour l’aspect mystère à huis clos), un Ace Attorney (pour les phases de tribunal) et un Persona (pour le côté dating-sim), ce visual novel est arrivé sur la PS Vita en 2014 dans nos contrées européennes.
Réédition des versions PSP – iOS/Android limitées au territoire japonais, je ne pouvais pas passer à côté de cet OVNI qui regroupe mes genres préférés en un seul jeu !

Cependant, s’il y a la possibilité d’avoir les voix japonaises avec les textes en anglais (VOSTA), Danganronpa fait partie de la grande famille des jeux très fournis en texte mais hélas, non-traduits en français.

Malgré cette contrainte de localisation, est-ce que ce mix de genres fonctionne vraiment bien ? La réponse est oui, comme le prouve mes 29h de jeu.

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La phase exploration de Danganronpa – Source : jeuxvideo.com

L’une des premières choses qui frappe en lançant Danganronpa : Trigger Happy Havoc est le style graphique. Les menus sont très colorés et les personnages manga en 2D sont « posés » dans un décor en semi-3D. C’est un parti pris qui dynamise la direction artistique du jeu et la rend quelque peu unique.
Le portage de la PSP vers la PS Vita apporte des images en HD, bien que les décors restent globalement très vides, ce qui est un peu dommage.

Hormis l’aspect esthétique, il faut noter que le jeu est décomposé en 3 phases distinctes : la phase « dating-sim » où on apprend à connaître ses compagnons de fortune, la phase « exploration/enquête » fait souvent suite à un meurtre, puis la phase « tribunal » où il va falloir élucider l’affaire pour sauver sa peau.
Si chacune apporte son lot de dialogues et de révélations en tout genre, celle qui constitue réellement la particularité de la franchise Danganronpa est incontestablement la phase au tribunal.

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La phase tribunal, un moment toujours très tendu – Source : kotaku.com

Les phases de procès forment véritablement le coeur du jeu car ce sont des moments assez soutenus où les déclarations de chaque étudiant fusent de toute part, chacun clamant son innocence. On sent la tension monter au sein de cette petite communauté car les enjeux sont élevés.

En tant que Makoto Naegi, il nous faut utiliser les bons arguments sous forme de « truth bullet » et tirer sur les bonnes phrases, tout cela en temps limité. Au fur et à mesure que le jeu avance, des nouveaux obstacles s’ajoutent et encombrent l’écran de manière à ajouter du piquant. Etonnamment, toutes les touches de la PS Vita sont utilisées, chose que je n’aurais pas imaginée pour un visual novel.

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Les procès mouvementés de Danganronpa – Source : jeuxvideo.com

Loin de se cantonner à ces phases de réflexion en temps limité, le procès est agrémenté de mini-jeux tels qu’un pendu pour élargir la liste des arguments, ou un jeu de rythme qui permet de se confronter directement à un des personnages.
Un peu difficile d’approche au départ car déroutants, on s’y fait bien à la longue. Ces passages permettant de casser la routine lors d’un procès de manière originale.

Une fois la reconstitution du crime réalisée, Monokuma prononce le verdict et… PUNISHMENT TIME! Une cutscene se lance, le ou la coupable est alors exécuté(e) publiquement d’une manière assez burlesque et glauque à la fois.

Chaque procès est noté selon nos performances (temps, nombre de ratés) et nous offre des Monocoins, monnaie du jeu qui permet d’obtenir des cadeaux à offrir aux autres personnages lors des phases dating-sim.

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Monokuma, un être sadique et mignon à la fois

En ce qui concerne les personnages, ils sont très stéréotypés. On décèle en un clin d’oeil le profil de chacun : entre l’otaku hardcore, le délinquant, la gothic lolita, la sportive un peu simplette et la timide écrivaine. Le casting est très hétéroclite, ce qui permet de contenter tous les profils de joueurs.

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Le casting de Danganronpa – Trigger Happy Havoc au grand complet

Bien que servi par un magnifique charadesign (les demoiselles sont encore une fois mieux loties), on ne dispose pas d’assez de temps pour approfondir nos relations avec tout le monde en une fois. D’autant plus que la mort frappe très régulièrement notre groupe d’étudiants. Il faudra ainsi refaire le jeu plusieurs fois pour pouvoir récupérer toutes les compétences spécifiques offertes par nos nouveaux amis.

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Je ne plaisantais pas quand je parlais de jeu de gestion lors du « School mode » – Source : jeuxvideo.com

Heureusement, cette mouture PS Vita possède un « School mode » débloqué après avoir fini le jeu principal. Sans le contexte de meurtres imposés, le joueur peut librement développer ses relations et glaner les skills manquants, tout en gérant les requêtes de Monokuma sous la forme d’un jeu de gestion. Un bonus agréable qui ajoute quelques heures supplémentaires à un contenu déjà conséquent.

Conclusion :
Un très bon jeu où l’ambiance mystérieuse est prenante. Fait notable : l’histoire est bien gérée jusqu’au bout. L’enrobage n’est pas en reste : le charadesign est très joli et les interfaces sont très travaillées. La durée de vie est assez conséquente pour un jeu du genre, sans compter l’inclusion d’un mode complet supplémentaire.
Une des choses que j’ai le plus apprécié : les phases de procès. Tellement sur-vitaminées qu’elles dépassent en intensité les procès d’un Ace Attorney (et il faut le faire).

A côté, si on excepte la relative facilité du jeu (même lorsqu’il est facile de se mélanger les pinceaux lors des argumentaires), les phases d’exploration et de dating-sim pêchent légèrement. Elles paraissent trop lentes comparativement aux phases tribunal.
Un autre point négatif d’importance : il est difficile de s’attacher à tous les personnages, mais c’est hélas intrinsèquement lié à l’histoire.

Et dernier point, le vocabulaire employé n’est pas forcément le plus compliqué, mais il vous faudra tout de même un bon niveau d’anglais pour pouvoir apprécier pleinement l’expérience Danganronpa : Trigger Happy Havoc.

Pour ceux qui ont accroché à ce jeu, une suite est déjà disponible sur PS Vita : Danganronpa 2 – Goodbye Despair.

Zure, une disciple de Sherlock Holmes aux penchants moe-macabres.

 

Les méandres de l’alimentation USB

« Allô oui, Etienne Dechamps à l’appareil »
« Salut c’est Zure, dis-moi, est-ce que ça te dirait de faire un guest post sur mon blog à propos de tes expériences avec les chargeurs USB ? »
« Mmm… que je comprenne bien : tu me demandes d’écrire un billet ultra-technique portant sur les détails des interactions électroniques qui entrent en jeu lors de l’utilisation d’une alimentation USB, le tout sur un blog dont le thème est centré sur les mangas et les jeux vidéo ? »
« Tout à fait. »
« Très bien, cela me semble tout à fait logique et approprié. Je m’en charge de ce pas. »

Me voilà donc, tel un cheveu sur votre soupe, à étaler ma science là où elle n’a rien à y faire. Et pour ceux qui se poseraient la question : non, le blog de Zure n’a pas été piraté, et je décline toute responsabilité quant aux maux de tête que le pavé de texte ci-dessous va immanquablement vous causer. De toute façon, je ne prends pas les réclamations ; si vous avez un problème, adressez-vous à Zure, après tout c’est elle qui a voulu participer au concours du « guest post le plus hors contexte de l’année ». Moi j’y suis pour rien.

Je tiens tout de même à préciser que vous trouverez en bas de ce billet un TL;DR salvateur. Si vous choisissez de ne pas tricher et de tout lire (ou au moins de faire semblant), vous pouvez participer à un tirage au sort pour gagner un Pin’s. Continuer la lecture de Les méandres de l’alimentation USB

PAYDAY 2 – braquer des banques n’aura jamais été aussi fun

DLC (en anglais : downloadable content) : cette abréviation désigne le contenu supplémentaire d’un jeu qu’il est possible de télécharger. Cette extension est payante dans la plupart des cas.

Aujourd’hui, je comptais vous parler d’un jeu où même être analphabète ne sera pas pénalisant. Oui, je ne parlerai pas d’un visual novel ou d’un anime japonais… mais de Jour de Paie 2, un FPS (First Person Shooter) !

Plus connu en tant que PAYDAY 2, cette série créé par OVERKILL, un studio indépendant suédois, vous fait passer de l’autre côté de la « force ». Non, nous n’allons pas être de gentils Robin des Bois… mais nous allons être riches !

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Mon personnage sur Payday 2, classe non ?

Le joueur incarne donc un des quatre braqueurs du groupe : Dallas, Chains, Wolf ou Hoxton. Leur nom n’a que peu d’importance (sauf si vous suivez la web série du jeu), car au fond, c’est vous qui allez forger votre personnage au fur et à mesure que les heures passent et que les casses s’enchaînent.
Médic’ ? Gros bourrin ? Adepte de gadgets qui font boum ? Ou bien vous préférez être aussi discret qu’une limace dans un champ de coquelicots ?  Dans PAYDAY 2, vous avez le choix entre 4 classes : le cerveau (mastermind), l’exécuteur (enforcer), le technicien (technician) ou le fantôme (ghost), chacun ayant son lots de compétences qui vous permettront de faire le casse du siècle.

Les missions, au nombre de 17 (ou 21 avec tous les DLC* payants), sont assez variées : hold-up d’une banque, cambriolage de l’appartement d’un sénateur véreux, cuisine de méthamphétamine, vol de tableaux dans un musée, etc.

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Préparatifs avant le braquage de Big Bank.
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Réparation de « The Beast », une perceuse en 3 parties pour ouvrir la plus grosse banque de tout PAYDAY 2.

Cependant, pour profiter au mieux de cette expérience de truand, il est très fortement recommandé de jouer à plusieurs pour pouvoir établir des stratégies plus élaborées.
Que ce soit lors des missions bourrines où les bots (= les PNJ, personnages non joueurs) ne vous relèvent pas quand vous êtes à terre, ou lors des missions en mode infiltration discrète où ils n’agissent tout simplement PAS.
L’aide de joueurs supplémentaires est toujours la bienvenue à partir du moment où tout le monde arrive à se coordonner pour agir. Car la moindre erreur peut faire capoter une mission en un rien de temps. Et pire encore, le jeu est truffé de quelques bugs qu’il faut anticiper, sinon retour à la case départ.

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Bug sur la mission Hotline Miami – Hoxton tasé de manière infinie

Le plus impressionnant reste les mises à jour régulières depuis plus d’un an, faisant de la version PC la version ultime du jeu. (Oui, le jeu existe aussi sur Xbox 360 & PS3, mais ces versions ont été rarement modifiés depuis leur sortie en Août 2013.) 

Par exemple : le Crimefest d’Octobre 2014 aura vu l’introduction d’un nouveau personnage John Wick, d’un changement important des arbres de compétences, l’ajout de nouveaux armes et masques, et verra aussi l’arrivée d’une nouvelle mission : la libération de l’ancien Hoxton de prison, teasée depuis quelques mois.

Dernier point à aborder pour ne pas effrayer les gens qui ne jurent que par des performances techniques de ouf : les graphismes datent un peu, les textures ne sont pas fines et la modélisation des PNJ reste grossière.
Cependant, on met rapidement ces détails de côté pour pleinement se mettre dans la peau de notre génie du mal, d’autant plus que la bande-son du jeu est vraiment cool et punchy ! Pile comme il faut pour s’imprégner de l’ambiance où chaque seconde compte.

En bref, si vous n’êtes pas réfractaire aux FPS, que vous avez des amis et des heures à y consacrer : jetez-vous sur PAYDAY 2 (notamment lors des promotions Steam) ! C’est un très bon investissement et de plus vous soutiendrez OVERKILL, un studio indépendant, qui malgré son budget serré, a le mérite de toujours renouveler le plaisir d’être un braqueur de banque !

Retrouvez PAYDAY 2
Sur Steam (PC)

Zure, une « diva » du crime virtuel qui aime se la péter avec son Bronco .44 et ressusciter des gens.

Umineko no naku koro ni – un sound novel d’exception

Visual novel (VN en abrégé) : un type de jeu vidéo quasi-exclusivement connu au Japon, souvent assimilé à un « roman interactif » en image et son.

Un beau jour, après avoir testé un premier visual novel traduit par des français, j’ai fini par franchir le pas et commencé à lire les visual novels en anglais (c’était en 3ème, de souvenir). J’avais d’ailleurs commencé par Fate Stay/Night, un VN célèbrement connu pour son histoire qui sort des carcans des jeux pour adultes.
Puis, au vu de l’engouement d’une amie pour Umineko no naku koro ni,  Et  j’ai décidé de le commencer après avoir téléchargé le patch anglais sur Witch Hunt.
N’ayant pas encore vu Higurashi no naku koro ni – Le sanglot des cigales –  à l’époque, je me demandais si ça allait me plaire car les loli meurtrières, c’était pas trop ma tasse de thé. Par précaution, je jette un oeil au synopsis.

« Octobre 1986, toute la famille Ushiromiya se réunit sur l’île de Rokkenjima en vue de discuter de l’héritage colossal que va laisser Kinzo, le patriarche redouté par tous. Si tout se passe bien au départ, une tempête se lève et empêche les 17 résidants de quitter les lieux.
Peu après, des meurtres étranges liés à la légende de la Golden Witch Beatrice se produisent… »

Du mystère ? Des meurtres ? Des huis-clos ? De la magie ?! Mais c’est pile mon genre de lecture ! (Oui, je peux faire peur).

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Du sang dans Umineko. Vous verrez, vous retrouverez souvent cette image~

Cette série de VN a démarré en 2008 et s’est terminé en 2010, elle est découpée en 2 arcs principaux qui se composent de 4 épisodes chacun, la première partie introduisant le mystère ainsi que les personnages et la deuxième partie donnant des éléments de réponses :

– Episode 1 : Legend of the Golden Witch
– Episode 2 : Turn of the Golden Witch
– Episode 3 : Banquet of the Golden Witch
– Episode 4 : Alliance of the Golden Witch

– Episode 5 : End of the Golden Witch
– Episode 6 : Dawn of the Golden Witch
– Episode 7 : Requiem of the Golden Witch
– Episode 8 : Twilight of the Golden Witch

07th Expansion, les créateurs d’Umineko, on a conçu et pensé ce VN en tant que Sound Novel, plus que « Visual ». Les dessins étant très basiques car réalisés par Ryukishi 07, le scénariste. Il faut avouer que son trait est quelque peu… particulier, on voit qu’il est loin d’être un illustrateur de profession. Mais avec l’habitude, on s’y fait (et on finit par les aimer).

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A droite : Battler, le protagoniste « principal » de cette histoire.
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Les cousins de Battler : Georges, Maria, Jessica (de gauche à droite).

Tandis qu’à côté, la bande-son a reçu un soin particulier. Divers artistes ont collaboré pour nous livrer une pléthore de musiques enivrantes qui collent à la perfection aux événements décrits que ce soit dans les moments de stress ou dans les moments joyeux.
Je me souviens encore des frissons qu’un « combat » m’a procuré à la lecture rien qu’à l’écoute du morceau dédié.

  

Avec sa notoriété grandissante, la série a connu une adaptation en anime (qui n’était pas fameuse selon moi), une réédition avec de plus « beaux » dessins et un doublage des dialogues sur PS3/PSP et mobile au Japon, ainsi que divers mangas couvrant chacun un épisode.

Conclusion :
Je ne le recommanderai pas ce jeu en tant 1er VN à lire, surtout pas en anglais. Pour tout vous dire, ce doit être l’un des VN les mieux écrits auxquels j’ai pu être confrontée à ce jour, le vocabulaire étant très fourni et on a peu de phrases qui servent juste à remplir la page (oui, Fate Stay/Night, je m’adresse à toi et à tes descriptions à la Stendhal). Cependant, je remercie et félicite la team de traduction qui a dû adapter tout ce texte avec brio, grâce à eux, j’ai pu découvrir un petit bijou de roman « interactif ».

Umineko no naku koro ni est une oeuvre qui a réussi à me captiver de bout en bout, avec un casting très fourni en personnages. Même si le second arc m’a paru moins bien rythmé et globalement plus WTF, avec notamment une fin qui peut diviser les foules.
C’est une aventure à tenter si on aime sortir des sentiers battus des histoires à l’eau de rose où le héros doit conclure avec une des demoiselles du jeu.

Par contre, une recommandation avant tout : persévérez au moins jusqu’à la fin de la 1ère journée, car il est vrai que l’introduction est assez longue et parfois un peu ennuyante !

Sherlock Zure, une passionnée de mystères en tout genre surtout quand il y a des meurtres en huis-clos.